Ma complainte

Je m’installe sur le lit avec des idées plein l’esprit
Qui se bousculent et qui basculent sur le papier de mes cahiers.
Dans ma tête la musique raisonne et fait sa gymnastique.

 C’est magique, fantastique…

Mais soudain un cri me vient du fin fond de la maison.
La torpeur et la douceur de la sieste sont épuisées.
Autant se faire une raison désormais il faut bouger.

C’est rythmé de lever son bébé, adoré…

Me voici de nouveau dans ma chambre prête à entendre
Cette musique qui continue à m’offrir toute sa vertu.
Quand arrive un petit être qui déboule avec ses couettes,
Tirant un bruyant camion qui roule avec des chansons.

La maison se rempli de cette mélodie.
La « souris verte » c’est joli, mais bye bye ma symphonie
Qui se taille jusqu’à l’oubli et n’apaise plus mon esprit.

Partit, finit…

Une souris verte qui passait par la fenêtre,
Si tu l’attrapes à nouveau je te transforme en escargot
Tout chaud…
Sale marmot, j’t’aime trop !

On change de jour, on change d’heure, Je bouquine avec langueur.  

Je savoure un texte d’auteur qui captive par sa couleur.
Un verre de vin à la main, bien ! J'bouge pas jusqu'à demain.
Je n'ai plus envie de rien, vraiment rien...

J’ai dit RIEN

Mais tout à coup on m’appelle : « Maman viens ! », c’est la querelle
Des filles dans la maison qui se chamaillent avec passion.
La lessive est terminée mais la dispute, elle a séché.
Ça m’bassine ces quantités de machines prêtes à tourner
Tout comme l’heure. Tiens, d’ailleurs : « il faut manger ! » m’dit l’aînée.
La lecture c’est terminée, le livre peut se recoucher.

Admirez, une maman martyrisée

Je ne suis pas une mère parfaite mais j’assume mes petits êtres.
C’est moi qui les ai voulus, ils n'étaient pas au coin d’la rue.
Alors j’console et câline, suis le chemin d’la cuisine,
Et oui j’les aime mes gamines même si devant vous je les taquine.
Mais il faut bien que j’exprime toutes ces causes qui font ma ruine,
Que j’imagine en sourdine et d’autres reliées à ces idées

Féminines, féminines…

2003